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Après restauration du papier peint d'inspiration chinoise au Musée des Beaux Arts de Draguignan

La pose après restauration du papier peint d'inspiration chinoise

au Musée des Beaux Arts de Draguignan.


Papier peint panoramique à décor chinois avant restauration


La première œuvre restaurée du MBA

Projet patrimonial majeur, levier de développement et d’aménagement urbain, d’attractivité territoriale et de rayonnement culturel, le Musée des Beaux-Arts ouvrira ses portes le 16 novembre 2023. Première œuvre du musée à retrouver le bâtiment rénové, le papier peint panoramique à décor chinois est déroulé et monté sur châssis du 17 au 21 juillet, avant d’être accroché aux murs du musée à l’automne. Cette pièce capitale du Musée des Beaux-Arts a fait l’objet d’une très importante opération de dépose et de restauration, financée en partie par la Caisse d’Épargne Côte d’Azur.


Résurrection d’un papier peint exceptionnel

Le papier peint avait, au XIXe siècle, été collé aux murs d’une pièce qui accueillit ensuite, et jusqu’en 2017, la bibliothèque municipale. Il avait été coffré et a été redécouvert derrière les rayonnages au moment du démarrage des travaux.

Il s’agit d’un papier peint panoramique c’est-à-dire d’un décor qui juxtapose différentes scènes se déployant sur l’ensemble des murs de la pièce. Le dispositif est pensé pour frapper l’oeil du visiteur et l’inviter à se plonger dans le panorama qui s’ouvre devant lui. Ce type de papier peint connut un grand succès commercial après la Révolution française et témoigne d’un changement complet de conception du décor par rapport aux papiers peints du XVIIIe siècle.

L’exemplaire de Draguignan est un papier peint imprimé à la planche sur un papier vergé, en camaïeux sépia, composé de 30 lés de près de 50 cm chacun. Il subsiste une surface d’environ 4 m de haut sur 13,5 m de large. Le décor est composé de scènes animées de personnages évoquant la vie de cour et une procession religieuse sur les rives d’un cours d’eau aménagé de temples, kiosques et fabriques.



L’architecture, les vêtements et physionomies des personnages ainsi que la végétation évoquent de manière relativement précise, bien que stéréotypée, l’Extrême-Orient. Ce papier peint a été inventé dans les années 1810 et bien qu’il soit de grande qualité, il n’a pu être attribué à une manufacture en particulier. Il n’en existe que peu d’exemplaires : un fragment au musée du papier peint de Rixheim et d’autres exemplaires plus ou moins complets dans des collections en Allemagne, en France, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Suède et même au Brésil.


Au moment de son dégagement le papier était dans un état médiocre. Il présentait un fort empoussièrement, des coulures, des auréoles, de nombreuses déchirures et lacunes. Des sondages ont permis de déterminer que le soubassement comporte plusieurs décors superposés : un décor ancien lacunaire sans doute contemporain des scènes chinoises du registre supérieur, puis une frise orange, puis un motif de colombes bleues en enfin le faux-marbre qui constitue la couche la plus récente et celle visible.


Le papier peint a fait l’objet d’un dépoussiérage sur place, il a été déposé, séché, roulé puis transporté dans l’atelier de Florence Delnef où a eu lieu la restauration : nettoyage, consolidation, doublage, entoilage, comblement des lacunes, retouche.

Du 17 au 21 juillet a lieu la dernière étape : assemblage des châssis et mise en tension des lés de papier sur les châssis, en vue de leur accrochage sur les murs à l’automne.


L’Extrême-Orient au MBA

Le papier peint sera réinstallé dans le salon dans lequel il se trouvait depuis le début du XIXe siècle et la pièce sera consacrée à l’intérêt pour le lointain qui s’est longtemps exprimé par un goût pour les objets exotiques importés de Chine, du Japon ou du Proche-Orient et ceux réalisés en Europe avec des motifs exotisants, sous l’Ancien Régime puis au XIXe siècle.

Seront ainsi présentées dans ce « cabinet chinois » plus ou moins factice des objets exécutés en Asie et d’autres les imitant, en France et en Europe. Parmi les plus importants et les plus spectaculaires, deux paires de vases chinois et japonais provenant des collections du comte de Valbelle au château de Tourves, montées en bois et bronze doré à Paris au XVIIIe siècle.


La Caisse d’Épargne Côte d’Azur, mécène du Musée des Beaux-Arts

Dans le cadre de la campagne de mécénat du plus grand musée de France, la Caisse d'Épargne Côte d'Azur, en partenariat avec la Fondation pour la Sauvegarde de l'Art Français, ont lancé en 2018, l'opération "Les Ecureuils sur la piste du plus grand musée de France".

Il s'agissait, pour l'ensemble des collaborateurs et des administrateurs de proposer des oeuvres à restaurer. Pendant 4 mois, des oeuvres ont été sélectionnées et il a été procédé à un vote en ligne pour sélectionner les lauréates.

La Caisse d'Épargne Côte d'Azur a ainsi financé une partie de la restauration du papier panoramique à décor chinois, dont le coût global est de 170 000 €, à hauteur de 9 194 €.

En plus du papier peint, une peinture de Simon Vouet, La Charité, a également été retenue. Le mécénat accordé pour cette oeuvre s’élève à 3 306 €.

En qualité de mécène, la Caisse d’Épargne Côte d’Azur a ainsi participé à hauteur de 12 500 € à la restauration de ces deux oeuvres.


La collection du musée

La collection du Musée des Beaux-Arts mêle peintures, sculptures et objets d'art du XVIIe au XXe siècle, objets archéologiques et spécimens naturalisés. Le parcours met en valeur cette diversité tout en développant des axes, problématiques et thématiques qui en montrent la cohérence et en recontextualisent les dynamiques historiques et géographiques.

Le nouveau Musée des Beaux-Arts s'appuie sur la distribution intérieure en enfilade des espaces, héritée des aménagements du milieu du XVIIIe siècle d’un bâtiment pensé pour la réception, la déambulation et la conversation. En effet, sur deux niveaux se développent de majestueux appartements qui offrent des espaces conçus dès l’origine pour la présentation de collections.


Le papier peint panoramique à décor chinois est l’une des 150 oeuvres du parcours ayant bénéficié d’une restauration à l’occasion de la rénovation du musée. Parmi les autres restaurations importantes figure notamment celle de l’armure d’apparat de François de Montmorency.




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