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EXPOSITION: TOM WESSELMANN

TOM WESSELMANN

AFTER MATISSE

24 février – 29 mai 2023


Commissariat : Claudine Grammont, directrice du Musée Matisse Nice

Avec la série des Great American Nudes des années 1960, Tom Wesselmann a transformé l’odalisque matissienne en icône pop. Par la suite, l’oeuvre de Matisse reste pour lui une référence centrale dans sa recherche d’efficacité visuelle et de saturation de l’image.

À travers une sélection de quarante et une oeuvres, l’exposition Tom Wesselmann. After Matisse retrace cette admiration pour l’artiste qui s’exprime de multiples manières, de ses premiers collages en 1959, jusqu’à ses oeuvres ultimes, avec les Sunset Nudes des années 2000. Elles témoignent de différents modes d’appropriation de l’oeuvre de Matisse : travail d’après, citation directe ou plus structurellement, conception matissienne de la couleur et de la surface.


Dans sa présentation l’exposition s’attache à montrer Wesselmann à l’atelier, à comprendre sa technique élaborée du collage ou du dessin en volume qui attache toujours une grande importance à la question de l’échelle, des plus petits formats à de vastes réalisations. Elle réunit quatre grands ensembles significatifs qui témoignent de ce dialogue entre ce grand artiste pop américain et Henri Matisse : les collages, les Great American Nudes, les Steel Drawings et les Sunset Nudes.


L’exposition a été conçue en collaboration avec l’Estate of Tom Wesselmann et avec le soutien de la Galerie Almine Rech.


PARCOURS DE L’EXPOSITION

Premiers collages


Tom Wesselmann, After Matisse, 1959,

pastel, collage et agrafes sur carton,

81,3 x 61 cm

© Estate of Tom Wesselmann/Adagp, Paris,

2023Photo © Jeffrey Sturges

Lorsque Tom Wesselmann s’installe à New York en 1956, admis à la Cooper Union, Henri Matisse, mort en 1954, est toujours très présent sur la scène artistique américaine et son actualité vivace. S’il est difficile de préciser les premiers contacts que Wesselmann a pu avoir avec l’oeuvre de l’artiste français, ils ont pu être nombreux tant au MoMA que dans les galeries. Comme d’autres artistes européens, l’oeuvre de Matisse est alors largement diffusée à travers cartes postales et affiches en couleur. C’est cette vulgarisation qui intéresse Wesselmann, plus que les oeuvres originales auxquelles il peut avoir accès. À ce moment clé de sa carrière, l’exemple de Matisse intervient comme une sorte de dérivatif à l’expressionnisme abstrait, dont il cherche à s’éloigner. « J’ai beaucoup appris de Matisse explique-t-il. Je me rappelle avoir passé des heures à étudier des reproductions de ses tableaux. Je voulais l’amener, dans des conversations imaginaires, à me dire pourquoi il avait exécuté chaque élément de la manière dont il l’avait fait. » (cité par John Rublowski, Pop art, New York, Basic Books, 1965, p. 131-2).


Tom Wesselmann, Great American Nude #1, 1961,

technique mixte et collage sur carton, 121,9 x 121,9 cm

© Estate of Tom Wesselmann / Adagp, Paris, 2023

Photo © Jeffrey Sturges

Great American Nudes

Dans la célèbre série des Great American Nudes initiée en 1961, Wesselmann va plus loin dans ce processus d’assimilation de Matisse qui s’avère par ailleurs de plus en plus sophistiqué. Il s’intéresse à l’artiste français à travers le thème du nu, ou plus précisément celui de la figure nue dans un intérieur domestique, à caractère hautement érotique. Ce qui prime est la recherche d’une forme d’excitation visuelle, de titillation rétinienne, qu’elle soit indifféremment issue d’une confrontation de couleurs de plus en plus lisses et criardes, de toute une imagerie populaire et triviale, celle de la pin-up, directement issue des mass media, affiches, magazines, etc. La série des Great American Nudes s’affiche ainsi comme une américanisation de la tradition du nu occidental dont le stéréotype matissien se trouve transposé dans le contexte culturel des années soixante.

« Wesselmann, écrit-il dans son autobiographie, voulait des oeuvres qui explosent sur le mur. Matisse fut une influence importante à cet égard. Pour Wesselmann, la manière dont Matisse utilise à leur maximum les composants de la peinture – couleur, forme, ligne, texture, etc. – offrait le meilleur gage d’atteindre la pleine intensité visuelle de ces éléments tout en gardant une idée de la réalité décrite. » (Slim Stealingworth, Tom Wesselmann, New York, Abbeville, 1980, p. 17)



LE MUSÉE MATISSE DE NICE

Un musée inscrit dans un site patrimonial majeur

Inauguré en 1963, le musée Matisse de Nice est situé au coeur de la colline de Cimiez, l’ancienne ville romaine de Cemenelum, devenue l’épicentre de la villégiature hivernale aux XIXe et XXe siècles, désormais inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Composé d’une villa ancienne du XVIIe siècle que l’architecte Jean-François Bodin reconvertit entre 1987 et 1993 et à laquelle il adjoint une extension contemporaine souterraine, le musée s’inscrit aujourd’hui harmonieusement sur le site.

Une rencontre sensible avec l’oeuvre de Matisse.


La collection, composée d’oeuvres issues des donations successives à la ville d’Henri Matisse et de ses héritiers, déployée sur une surface d’exposition de plus de 900 m2, permet d’appréhender dans toute son ampleur l’oeuvre d’un des plus grands artistes du XXe siècle.

Intimement lié aux ateliers niçois où Matisse a créé une part essentielle de son oeuvre, le musée révèle également la collection d’objets personnels du peintre. Ce fonds exceptionnel est rendu accessible au plus grand nombre grâce à une muséographie à la fois chronologique et pluridisciplinaire, qui crée un dialogue entre les époques, les techniques et les civilisations.

Vue extérieure du Musée Matisse Nice - Photo © François Fernandez

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